Par Benoit VAILLOT, C2DH – Université du Luxembourg & ARCHE – Université de Strasbourg, MAMS (Auditorium)
Avec la défaite française de 1871, une nouvelle frontière sépare la France de l’Allemagne, qui se voit déplacée du Rhin aux Vosges. La majeure partie de l’Alsace, une partie de la Lorraine, et plus d’un million et demi d’habitants passent sous le drapeau du Reich. Pendant près d’un demi-siècle, jusqu’à 1914, la vie quotidienne des populations, devenues frontalières, s’en trouve profondément transformée.
C’est l’analyse du rapport concret des habitants à cette nouvelle ligne qui intéresse Benoit Vaillot. Comment la franchissent-ils, la contournent-ils, et s’en accommodent-ils ? De quelle manière en tirent-ils parti ou, au contraire, s’en désolent-ils ? Quelles sont leurs façons de la penser, de l’appréhender et de l’incorporer dans leur vie ? Quelles sont les stratégies déployées par ces acteurs locaux pour s’approprier l’espace aux confins franco-allemands ?
La frontière franco-allemande entre 1871 et 1914 a constitué un véritable laboratoire. À bien des égards, elle porte en elle les germes des profondes transformations que connaîtront la souveraineté et l’identité nationale en Europe au cours du XXe siècle.
Borne à la frontière entre Allemagne et France au début du XXe siècle (Archives du Territoire de Belfort, 25 fi