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Une histoire environnementale des collines sous-vosgiennes I. Les forêts

Marc GRODWOHL et Gérard MICHEL – Postface Jean-Jacques SCHWIEN

325 pages format A4, 266 illustrations en couleurs
Edité par la Société pour la conservation des Monuments Historiques d’Alsace avec le concours de l’ACEF 68-Solidarité associative et publique

Jusqu’à la Révolution, la seigneurie de l’évêque de Strasbourg en Haute-Alsace (Obermundat) était organiséeautour de la ville-centre, Rouffach. Celle-ci partageait avec les localités voisines, Pfaffenheim, Gueberschwihr, Soultzmatt, Osenbach, Wintzfelden, et Westhalten l’usage de vastes forêts indivises. Dominant des vignobles parmi les plus beaux d’Alsace, ces dernières escaladent les reliefs jusqu’aux sommets des Hautes Vosges. Cet ouvrage en donneun panorama historique, environnemental et archéologique, qui repose sur la mise en concordance des cartes et textes anciens et les observations archéologiques de surface sur le terrain.

Les noms de lieux, l’usage des sols qu’ils désignent au fil des temps, témoignent des pressions extrêmes qu’exerçaient cultures et élevagesur la forêt, jusqu’à la rupture des équilibres écologiques. A d’autres époques, la forêt reprenait le dessus et recouvrait,pour les transmettre jusqu’à nous, les murs en pierre sèche, enclos à bétail et autres aménagements souvent spectaculaires,inventoriés et remis en lumière dans ces pages.Nombre de ces aménagements sont liés au séjour des porcs et de leurs gardiens en forêt, que l’on conduisaità la glandée en troupeaux de 1500 têtes les bonnes années. Aujourd’hui dissimulés par la végétation, ces ouvrages de pierre sèche font imaginer des forêts sonores, bourdonnantes d’activités dont témoignentles archives du XVe siècle au XVIIIesiècle.

Celles-ci nous fontassisteràlaméticuleuse organisation des parcours des porcs d’ici, leur transhumances vers d’autres contréeslorsque la ressourcelocale étaitinsuffisante et inversement, lorsque celle-ciétaitexcédentaire, l’accueil de porcs d’ailleurs. Porchers et troupeaux côtoyaientles bûcherons, les carriers, les gardes forestiers et les chasseurs. Les concurrences sur l’espace étaientexacerbées, sourcesde conflits locaux sans fin de tous contre tous: communes entre elles, ou solidaires contre l’autorité, forestiers contre vignerons,paysans et artisans.

Progressivement,les usages anciens enchevêtrant droits et activités des seigneurs, des couventset du peuple s’effacèrent. Les communautés, ancêtres de nos communes, prirentun pouvoir grandissant, que l’État encadranon sans mal à l’aide d’administrationscentrales techniciennes. Ce sera la naissance du paysage moderne, segmenté en espaces différenciésaffectéschacun à une fonction précise et source de nouvelles tensions entre le «local» et le «global», le «naturel» et l’urbain.Alors que la conscience de la gravité des enjeux écologiques est de plus en plus partagée, et que l’on peine àimaginer comment concilier l’urbanisation et la préservation de paysages de plus en plus fragilisés, cet ouvrage a pourobjectif d’accompagner chercheurs, rêveurs et promeneurs dans une réflexion actuelle, nourriepar la connaissancedes errements et des réussites des sociétés passées

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